Les relations sociales sont au centre de notre quotidien. Une des premières questions qu’on pose quand on rencontre quelqu’un de nouveau, c’est très souvent: « que fais-tu comme travail? ». Sinon, quand on voit ses amis ou la famille on se fait rapidement demander: « pis comment ça va à ta job? ». Le travail c’est satisfaisant, on y puise la reconnaissance, le divertissement, l’intégration sociale, le dépassement de soi. Mais sommes-nous seulement une enveloppe professionnelle? Peut-on se définir autrement!?
La culture du carriérisme est puissante depuis des décennies et elle est très présente dans ma génération de femmes de carrière qui ont fait des études, qui détiennent des diplômes universitaires, une profession, des enfants, une vie sociale, une maison, 2 chats et qui font des voyages deux-trois fois par année.
Toutefois, nous devrions pouvoir nous mesurer autrement que par un titre ou un levier de performance professionnelle. Pour celles qui choisissent de travailler de la maison ou de s’investir dans l’éducation de leurs enfants, l’appellation « mère au foyer » ou « maman à la maison » est terriblement obsolète. Bonjour les années 50…Il faudrait renommer ces titres pour accroître leur valeur et augmenter l’estime qu’on y porte. Il faut démocratiser ce merveilleux choix de vie puisque malheureusement la perception fait parfois sursauter.
Parlons ouvertement de nos valeurs familiales et du « travail » quotidien que s’impose le parent qui élève ses enfants. Soyons fières de souder le noyau familial et d’en construire les fondations. Réaliser le rêve d’avoir une famille à soi n’est pas fictif, il est réel et nécessite un total engagement et dévouement.
Être maman ou papa à la maison représente une foule de tâches quotidiennes stimulantes et valorisantes. C’est avoir une routine sécurisante, mais flexible. C’est avoir du temps de qualité, selon le rythme de chacun, avec un horaire ajustable et rempli, composé de périodes d’activités, de pédagogie qu’on souhaite enseigner, de plein air, de repas qu’on partage, de cours d’éveil, de formations et d’ateliers, de stimulations physiques, sensorielles et intellectuelles, de siestes dans le calme et le confort de son chez-soi avec les odeurs réconfortantes et apaisantes de la maison. C’est prendre et choisir le temps d’être totalement un parent.
Quitter son emploi ne veut pas dire perdre son statut social! Être à la maison et prendre en charge l’éducation, la discipline positive et le bien-être de son enfant au quotidien est bien plus gratifiant que n’importe quel projet professionnel. Être aux premières loges pour vivre, me souvenir et applaudir les exploits de ses premières fois n’ont que du positif.
Je veux inculquer moi-même à mon fils mes valeurs familiales, enseigner le respect, la confiance en soi. Je veux l’aider à développer sa capacité à réfléchir et faire ses choix. Lui démontrer qu’il a ses racines bien ancrées, mais qu’il a aussi des ailes pour prendre son envol et dévorer le monde selon ses désirs. Nous sommes la représentation de ce que l’on souhaite être, vivre et devenir, en toute liberté.
Pour moi, déborder de mon congé parental c’est gérer l’harmonie et la symbiose entre mon intellect et mon cœur. C’est respecter le rythme biologique de son petit corps de bébé. Retarder le marathon garderie/boulot/dodo correspond à ma conception de la création de la famille.
Se valoriser autrement que par sa carrière commence par se valoriser soi-même et être fier de qui nous sommes et de ce qu’on accomplit quotidiennement. C’est de s’entourer de personnes qui respectent nos choix et qui les comprennent. C’est de laisser tomber les barrières et les jugements des autres. C’est de sentir une reconnaissance aux yeux de ceux qui comptent. Un amoureux, un parent, un ami.
La vie que j’ai fait grandir en moi s’épanouit et s’ouvre sur le monde. Je suis et serai présente à 100%, c’est ma plus grande richesse, ma raison de vivre, ma fierté et mon valorisant travail quotidien.