On a toutes envie, à un moment ou un autre dans notre vie, de se sentir toute légère. De laisser nos problèmes de côté, de retirer ce poids qui nous affaisse et de s’isoler pour échapper au brouhaha de la vie quotidienne…
J’ai récemment eu la chance de vivre l’expérience du bain flottant au centre de santé Zeste Détente situé à Québec. J’avoue avoir été un peu intriguée par la proposition. Je ne comprenais pas trop l’objectif de la chose. Mais je me souvenais de mes cours de géographie au primaire et de mon étonnement lorsque j’avais appris qu’on pouvait flotter dans la mer morte. Cette étendue d’eau salée était toujours restée là, dans un petit coin de mon imaginaire…
Le boulevard Hamel est peut-être moins exotique que l’Israël ou la Cisjordanie, mais on peut y vivre une expérience similaire avec la capsule d’isolation sensorielle.
Je suis toujours prête à essayer de nouvelles choses, bien sûr lorsque le tout est sécuritaire et que ça respecte certaines limites. Petit défi pour moi : être dans un endroit étroit et clos. Petite, j’avais une tendance à la claustrophobie. Je redoutais les lieux sombres et ma plus grande peur était celle de me retrouver prise dans un coffre de voiture. Peut-être avais-je écouté trop films! Peu à peu, j’ai apprivoisé cette peur, mais je redoutais quand même le moment de fermer le couvercle du bain. Finalement, tout s’est bien passé. Le couvercle forme un dôme de sorte qu’on ne se sent pas du tout pris et on sait qu’on a le contrôle, on peut l’ouvrir à tout moment.
Après avoir pris une douche, on se glisse toute nue dans le bain rempli de sel d’Epsom. On s’allonge et notre corps remonte à la surface. Au départ, musique et lumière sont là pour nous détendre et nous faire sentir à l’aise. Lorsqu’on est prêt, on éteint le tout. C’est là que notre corps se met véritablement au neutre. La plus difficile? Stopper ce hamster qui ne cesse de tourner. Comme je m’adonne au yoga et à la méditation depuis quelque temps, j’ai de la pratique et je suis capable de laisser filer les pensées à la manière d’un train qui passe. Habitué à être constamment dans l’action, mon corps, lui avait plutôt du mal à profiter de l’instant de repos. Les bouchons dans les oreilles, le corps léger, il ne m’a pas pris longtemps avant de m’endormir… on m’avait prévenu, ça arrive souvent. Toutefois, je n’arrivais pas à me laisser transporter doucement, des petits soubresauts venaient constamment troubler mon sommeil.
Au bout d’un certain temps, je ne saurai dire combien, puisque sans cellulaire, sans horloge et sans repères, on est vite déboussolés, je me suis réveillée. J’ai mis un moment avant de comprendre de quelle façon mon corps était orienté et où chacun de mes membres était situé. Sans trop se faire attendre, mon mental est revenu à la charge et j’ai allumé la lumière, puis la musique pour terminer ma séance en douceur.
Quelques minutes (je suppose!) plus tard, on a tambouriné doucement sur le couvercle pour m’avertir que mon expérience dans le bain flottant était terminée. En sortant de la capsule, de retour dans le monde ordinaire, je me suis sentie remplie d’énergie. J’avais l’impression d’avoir été branchée directement sur une batterie pendant une heure! J’aurais pu aller grimper une montagne ou courir un marathon! Je me sentais prête à affronter n’importe quoi.
Après une autre douche permettant d’éliminer tout résidu de sel, on m’invitait à prendre un thé dans l’espace détente. Même si j’étais boostée, j’ai apprécié ce temps de repos et surtout ce moment d’échange avec le personnel sur place. Elles étaient réellement intéressées à savoir comment j’avais vécu mon expérience.
De retour chez moi, je me suis lancée dans quelques rédactions de textes qu’il me restait, puis soudain, c’est arrivé : le coup de barre. La fatigue. Mon corps réclamait mon lit. Déroutée, j’ai fait un petit somme d’après-midi qui m’a permis de me régénérer. Il faut dire qu’on teste régulièrement les limites de notre corps et de notre esprit avec nos vies occupées… Il en avait bien besoin.