Les hashtags #Metoo #Moiaussi et les témoignages de harcèlement et agressions sexuels qui les accompagnaient m’ont scotchée à mon écran pendant la journée de lundi. J’ai été triste, j’ai été en colère, j’ai songé à dénoncer, puis je ne l’ai pas fait. J’ai regardé la vague passer… encore une fois.
Je ne l’ai pas fait parce que je me sens responsable. Et si j’avais été plus claire? Est-ce que j’ai pu donner l’envie d’être consentante à cause de la peur?
Je ne l’ai pas fait parce que l’agresseur est quelqu’un de ma famille. Est-ce que ça vaut la peine de tout détruire? Vais-je me retrouver toute seule?
Je ne l’ai pas fait parce que j’avais peur que même juste une personne doute de mon histoire.
Je ne l’ai pas fait parce que beaucoup de victimes ne sont pas prises au sérieux.
Je n’ai pas dénoncé parce que des gens minimisent les gestes.
Je n’ai pas dénoncé parce que j’ai honte et je me sens sale.
Je n’ai pas dénoncé parce que de toute façon, ça ne changera rien aux traces que ça a laissées sur moi.
Je n’ai pas dénoncé parce que je ne veux pas de votre pitié.
Et puis je me demande comment on peut faire pour être certain à 100% qu’on choisit les bons mots, la bonne façon d’agir pour que nos enfants se fassent respecter et respectent les autres. Comment on casse à tout jamais, ce moule de la culture du viol? Comment on explique à nos enfants toute cette notion de consentement sans pour autant leur faire peur? Est-ce qu’un jour, ça va arrêter? J’ai peur pour mes enfants, pour les hommes et les femmes que je côtoie. Comment est-ce qu’on a pu en arriver là?
À toutes celles qui auront dit #Moiaussi dans le silence. On vous croit!
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