Pourquoi j’ai décidé d’accoucher à la maison

Tout d’abord, je tiens à vous dire que jamais je n’aurais pensé accoucher à la maison un jour. Étant infirmière de profession, lorsque je suis tombée enceinte de bb1, je ne me suis jamais posé la question où j’allais accoucher. La réponse était pour moi très claire : à l’hôpital et donnez-moi l’épidurale au plus vite. Pourquoi souffrir si on peut être soulagée?

Alors hôpital j’ai eu.

Et déclenchement j’ai eu.

Comme bb1 était très confortable et que je me suis rendue à 41+5 sa il était temps de la faire sortir. Alors s’en est suivi une cascade d’évènements que je n’ai pas vraiment réalisé lorsque je les ai vécus.

Ballonnet dans le col, Cervidil 2x durant 12h, Pitocin, rupture des membranes, épidurale, poussée de 2h, bébé sort pas, forceps.

Vraiment la totale.

Dans les mois qui ont suivi cette naissance médicalisée, j’en suis venue à me questionner sur ce qui aurait pu être fait différemment. Est-ce que c’était vraiment nécessaire de vivre ce déclenchement qui a été plutôt brutal dans mon cas? Qu’est-ce qui aurait pu être différent?

Et c’est en me questionnant que j’ai découvert ce qu’est la pratique sage-femme. Qui sont ces professionnel(le)s de la santé avec un rôle plutôt méconnu, parfois jugé(e)s à tort? J’ai beaucoup lu sur le sujet, je me suis renseignée sur ce qu’elles ont le droit de faire comme interventions, sur les taux de complication d’un accouchement assisté par sages-femmes vs par médecin, sur le type de clientèle qui peut bénéficier des services d’une sage-femme, etc.

J’ai ensuite décidé de vivre la merveilleuse expérience d’un suivi sage-femme pour bb2.

Lorsque je suis devenue enceinte de bb2, ma première avait seulement 7 mois donc les souvenirs et les « blessures » de mon accouchement étaient encore très palpables. J’étais anxieuse, j’avais peur de revivre tout cela une autre fois, j’avais de la difficulté à faire confiance à mon corps pour accoucher naturellement. Et ma sage-femme a été d’une aide tellement précieuse. L’écoute dévouée qu’elle a eue avec moi, les heures qu’elle a prises pour me rassurer, m’encourager, m’expliquer. Les larmes qu’elle a su essuyer. Avant même mon accouchement, j’ai vécu une énorme différence dans le suivi.

Je me suis sentie tellement écoutée, épaulée. Les rendez-vous qui duraient 5 minutes avec le gynécologue pouvaient durer 1 heure avec ma sage-femme. Malgré cela, il restait en moi beaucoup de peurs, d’angoisses et de « si jamais ». Pour m’aider à être plus sereine, j’ai suivi le programme d’autohypnose pour la naissance Hypno-Vie que je vous recommande vraiment. Je devrais d’ailleurs en parler dans un autre article tellement je n’ai que du bien à dire de cette technique.

Lors de mes derniers rendez-vous de grossesse, je disais à ma sage-femme que j’espérais que ce soit elle lors de mon accouchement. Il faut comprendre que les sages-femmes travaillent en équipe de 2 sur des heures de garde, c’est donc l’une ou l’autre qui sera présente à l’accouchement. J’avais un coup de cœur pour l’une d’entre elles et elle m’avait dit : tu vas voir, ton bébé va choisir la meilleure personne qu’elle aura besoin quand le temps sera venu.

Et quelle surprise ce fut, bb2 a effectivement choisi la meilleure personne…

Comme je vous racontais plus tôt, la naissance de bb1 a été plutôt ardue et douloureuse… et longue. Alors lorsque j’ai commencé mon travail à bb2, je ne l’ai pas réalisé tout de suite. Pour moi, les contractions naturelles ont été beaucoup plus faciles à gérer que celles induites par le Pitocin. Rien à voir. Tout allait bien.

J’appelle ma sage-femme pour lui dire que nous sommes prêts à aller à la maison de naissance, que je crois que le travail vient de commencer. J’appelle l’accompagnante à la naissance qui viendra garder bb1 pendant que nous sommes partis à la maison de naissance. C’est le soir, bb1 dort.

Je sors du bain, l’accompagnante arrive. J’essaie de me préparer pour aller à la maison de naissance. Je perds mes eaux. Je ne réalise tellement pas ce qui est en train de se passer que je dis à mon conjoint « tu vois c’est signe que c’est vraiment maintenant ».

Mais le maintenant est plus vite que je le crois. Ça pousse… On voit la tête…

Bb2 nait doucement, je ne pousse même pas, elle sort littéralement toute seule. La douce poussée physiologique qu’ils appellent. Je ne pensais pas que c’était possible. Je pleure de joie, je ne le réalise pas. Mon bébé est là. J’ai accouché. Ç’a été si merveilleux, si rapide. Elle pleure en sortant et elle est bien colorée. Juste en écrivant ces lignes, j’en ai les larmes aux yeux tellement ç’a été l’un des moments les plus merveilleux et intenses de ma vie.

Cette naissance a été un baume immense sur ma première expérience et m’a vraiment permis de vivre l’accouchement comme je le désirais: naturel et heureux.

Par la suite, pour bb3, il a été clair que je désirais revivre un suivi sage-femme et mon suivi a été tout aussi merveilleux. Par contre, maintenant grandie de cette expérience j’étais beaucoup plus confiante. Les rendez-vous de suivi étaient loin d’avoir le besoin de durer 1 heure. Si j’avais eu la même sage-femme, je crois qu’elle aurait été tellement surprise et n’en aurait pas cru ses yeux de voir combien différente j’étais devenue.

Bb3 est donc aussi née à la maison, mais planifiée cette fois-ci. Entourée de mes merveilleuses sages-femmes, j’ai eu la chance de revivre ces instants magiques chez moi.

Trois naissances, différentes, mais à la fois complémentaires, qui m’ont permis de devenir qui je suis maintenant et passer de la personne qui veut l’épidurale dès son entrée à l’hôpital à celle qui accouche à la maison.

Crédit photo par la merveilleuse Valérie Turcotte qui en plus d’être accompagnante à la naissance est aussi photographe. Aller jeter un coup d’oeil à sa page Facebook ça en vaut la peine! (Mais attention ça donne le goût d’avoir un autre bébé tellement c’est beau 🙂