Alors, comment vont les femmes?

2

J’étais en réunion avec le C.A. de l’AQAN (Association québécoise des accompagnantes à la naissance), j’écoutais avec attention Diane Boutin, auteur du livre Et Dieu créa la femme mais… Cette dame pleine de sagesse a voué sa carrière au bien-être des femmes. Elle expliquait que les femmes sont porteuses de la terre et de ses fruits, qu’elles sont le reflet de comment va la société. Pour savoir comment va le peuple, regarde comment vont ses femmes…ça m’a fracassée!

Je suis sortie de cette réunion et me suis mise à réfléchir sur le chemin du retour. Pas besoin de chercher loin ni de faire la grande analyse de la planète. Comment allais-je moi? Je suis le reflet de comment va ma famille, ma microsociété. Je suis femme de ce peuple. J’en suis le cœur et le moteur. Comment vais-je? C’est vrai qu’avec le travail, les enfants, les petits défis du quotidien, les bobos que je n’ose pas nommer, la pression sociale, l’impression d’avoir toujours des comptes à rendre et les responsabilités tentaculaires dans ma vie, j’avais un sentiment pesant et envahissant. Je me sentais souvent débordée, pesante et dépassée. Si c’est vrai pour moi, qu’en est-il de mes sœurs? De mes amies? De mes collègues? Les groupes de mamans débordent de femmes épuisées qui peinent dans leur éternel recommencement à être une mère et une amie douce pour elles-mêmes.

Je suis dans la mi-trentaine, aujourd’hui maman de 2 enfants, j’ai toujours des rêves, des opinions, des certitudes et des ambitions… mais où suis-je? Où en sommes-nous depuis le droit de vote, ce moment charnière de notre histoire? Avons-nous vraiment quitté les cuisines et tabliers de femmes au foyer? Sommes-nous dans cette société égalitaire, équitable, aseptisée, bio et végane dans laquelle on croit vivre? Ou si cette perception n’est elle pas plutôt un gros mirage idéaliste, un monde virtuel où l’on se fait croire que tout va bien, que nous avons la liberté de choisir dans le meilleur des mondes? On amorce le début embryonnaire d’une dénonciation. On ose demander plus, exiger mieux, croire et promouvoir notre valeur. Nous méritons mieux! Imaginons plus que simplement l’espace dans lequel nous sommes souvent piégées.

La maternité est une corde sensible et vibrante. La féminité est un marketing culpabilisant et l’ambition semble pour beaucoup une lubie temporaire en attendant d’avoir les deux mains dans la maternité… vraiment? On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, vraiment? On doit confier notre corps à la médecine sans questions, car après tout, qui sommes-nous pauvres femmes ignorantes, pour décider de la façon dont nous avons envie d’utiliser et vivre dans notre corps!? « Ma p’tite madame » du garagiste au gynécologue!

Voir des victimes d’agressions, obligées de crier et s’exposer dans les médias pour être entendues…

Mais as-tu idée de l’impact d’une fausse accusation sur la vie d’autrui?

Et que fait-on de l’impact d’une agression niée, culpabilisée, ridiculisée, minimisée sur la vie de quelqu’un? Comment se fait-il qu’encore aujourd’hui les actes et agissements d’une femme soient si observés et jugés? Que l’on prête plus d’importance à son allure plutôt qu’à ce qu’elle dit?

Nous sommes porteuses de la terre et de ses fruits, nous sommes capables de tant de grandeur, de beauté et de magie. Est-ce par jalousie que nous ternissons cette splendeur? L’insistance à gérer, encadrer, obliger la féminité, et ce à tous les stades hormonaux de la vie, de la puberté à la ménopause.

Nous sommes aussi porteuses de responsabilités, de culpabilité et d’inquiétudes.

En accompagnant les femmes, je souhaite leur offrir l’espace pour accéder à leur pouvoir. Utiliser leur magie, constater leur grandeur. Ouvrir leur boite et ne plus jamais la fermer.  »Sois belle et tais-toi! » est maintenant chose du passé! Aujourd’hui et demain…c’est le début salutaire du nous. Nous… les femmes, serons la priorité dans nos vies! Fières, simplement belles et complètes, nous nous unissons dans ce passage inévitable vers la liberté, la vraie, celle de l’esprit. Je n’appartiens qu’à moi même, mes enfants m’empruntent le temps nécessaire parce que je suis enracinée dans la terre et que j’ai accès au ciel. Parce que je sais plus que quiconque comment leur montrer le chemin de la vie.

Les hommes de nos vies seront toujours les bienvenus dans la discussion, mais à titre de consultants, pas de gestionnaires.

Et vous, belles femmes, comment allez-vous?

PARTAGER
Article précédentPour les Fêtes: on brille de mille feux!
Prochain articleNotre expérience sur la plateforme interactive IDÉLLO
Annick Bourbonnais
Annick Bourbonnais est maman de deux enfants. Accompagnante à la naissance, elle siège au CA de l'association québécois des accompagnantes à la naissance. Féministe engagée elle a réussi à contribuer à sensibiliser sur la condition des femmes enceintes sans couverture médicale. Sa plume lui permet de mettre en mots ses perceptions qu'elle partagera ici avec humour, profondeur et respect.

2 COMMENTAIRES

  1. Beau texte Annick! Puisque tu le demandes : je vais bien, très bien… depuis que j’ai trouvé MON équilibre entre passions, devoirs, coups de tête, responsabilités, enfants, boulot(s), voyages, conjoint, famille, moi femme, moi amie, moi professionnelle, moi voyageuse, moi amoureuse, moi mère…

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

This blog is kept spam free by WP-SpamFree.