La pêcheuse de poissons aux démons

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Aussi creepy que ça puisse paraître, j’aime arriver une heure d’avance sur mon lieu de travail. J’aime prendre le temps d’arriver et je déteste être en retard, mais par-dessus tout j’aime observer mes collègues de travail. Prendre le pouls de la place. C’est intrigant les humains, je les affectionne particulièrement, peut-être même aussi fort que je les déteste parfois.

S’il y a bien une chose que je ne comprends pas encore c’est bien de tisser des liens, solides. On m’a souvent dit que j’ai une bonne oreille et je crois même que je suis drôle. En tout cas, je me fais bien rire parfois. 😉

Inconsciemment, depuis le primaire, je suis souvent allée vers les solitaires. Je suis une femme de défis et j’aimais pouvoir percer leur coquille et y découvrir les trésors. C’est ma curiosité qui m’amène souvent là, mais avec un peu de recul, je vois bien que je ne suis pas douée pour le  »après ». Quand j’apprécie une personne, je ne me dis pas « ouain j’l’aime bien elle ». C’est fort, c’est un coup de coeur, je tombe en amour avec l’entité de cette personne.

Je me rappelle il y a quelque temps, j’arrivais à la maison, très emballée par la rencontre que j’avais fait et je décrivais la personne en question à mon conjoint. Avec le temps, j’ai remarqué que mon conjoint posait sur moi un regard différent quand je lui racontais, il essayait tant bien que mal de m’écouter, mais sa bouche se plissait de compassion. Il savait bien au fond qu’il y avait beaucoup de chances que je sois déçue. Si je parle à l’imparfait ce n’est pas un hasard, aujourd’hui, je ne le fais plus.

Un de mes plus gros problèmes, je crois, c’est que j’ai tendance à aller vers les « poqués de la vie » comme je les appelle affectueusement. J’aime les personnes qui ont du vécu et des démons. Je crois même être pas mal bonne pour trouver la bonne musique pour qu’ils apprennent à danser avec… Je ne sais simplement pas quoi faire après avoir trouvé LA bonne chanson. C’est comme ça les codépendants, nous avons cette soif d’être utiles pour le bonheur des autres.

Je le sais que depuis deux mois, nous deux, c’est fini. Je me suis investie en essayant de ne pas trop m’investir cette fois, par peur d’avoir l’air de la fille-qui-veut-trop, mais je n’ai pas réussi. Je dois me répéter que nous étions que des collègues, le même genre de collègues coup de coeur que j’avais dans mon ancien travail. Plus ça change et plus c’est pareil. Coup de coeur et petit deuil.

Nos neuf mois ensemble sont terminés, je suis retournée bredouille face à la population comme un pêcheur devant un lac. Il y a plusieurs poissons disponibles, mais je veux le meilleur.

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